La mauvaise mère (1894) de Giovanni Segantini (1858-1899),
Giovanni Segantini était un peintre italien, rattaché au courant du symbolisme.
Autre tableau mis en poème A mon avril
Juste un voyage...
(1800-1939)
«On
devrait toujours être légèrement improbable.»
Oscar Wilde
La mauvaise mère (1894) de Giovanni Segantini (1858-1899),
Giovanni Segantini était un peintre italien, rattaché au courant du symbolisme.
Autre tableau mis en poème A mon avril
Leocodia entre 1819 et 1823 dans les "Peintures noires" de Goya (1746 - 1828)
« C’est un véritable peintre, un singulier génie que Goya. Jamais originalité ne fut plus tranchée, jamais artiste espagnol ne fut plus local. – Un croquis de Goya, quatre coups de pointe dans un nuage d’aqua-tinta en disent plus sur les mœurs du pays que les plus longues descriptions. Par son existence aventureuse, par sa fougue, par ses talents multiples, Goya semble appartenir aux belles époques de l’art, et cependant c’est en quelque sorte un contemporain. »
Théophile Gautier (1811-1872)
Ben oui, notre amour était mort
Sous les faux des moissons dernières,
(La javelle fut son suaire ...)
Ben oui, notre amour était mort,
Mais voici que je t'aime encor !
Pan pan ! pan pan ! à grands coups sourds,
Comme lorsqu'on cloue une bière,
J'ai battu les gerbes sur l'aire ;
Pan pan ! pan pan ! à grands coups sourds
Sur le cercueil de notre amour !
Et pan pan ! les fléaux rageurs
Ont écrasé, dessous leur danse,
Le bluet gris des souvenances
(Et pan pan ! les fléaux rageurs !)
Avec le ponceau qu'est mon coeur !
Dedans la tombe des sillons
Quand ce fut le temps des emblaves,
Comme un fossoyeur lent et grave,
Dedans la tombe des sillons
J'ai mis l'amour et la moisson.
Des sillons noirs un bluet sort
Tandis qu'une autre moisson bouge ;
Avec un beau ponceau tout rouge,
Des sillons noirs un bluet sort,
Et voici que je t'aime encor !
Renouveau
Gaston COUTÉ (1880-1911)
Tableau "La Tombe du Poète"
Pedro Saenz (1863-1927).
Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles
La blanche Ophélia flotte comme un grand lys,
Flotte très lentement, couchée en ses longs voiles...
- On entend dans les bois lointains des hallalis.
Voici plus de mille ans que la triste Ophélie
Passe, fantôme blanc, sur le long fleuve noir
Voici plus de mille ans que sa douce folie
Murmure sa romance à la brise du soir
Le vent baise ses seins et déploie en corolle
Ses grands voiles bercés mollement par les eaux ;
Les saules frissonnants pleurent sur son épaule,
Sur son grand front rêveur s'inclinent les roseaux.
Les nénuphars froissés soupirent autour d'elle ;
Elle éveille parfois, dans un aune qui dort,
Quelque nid, d'où s'échappe un petit frisson d'aile :
- Un chant mystérieux tombe des astres d'or
II
O pâle Ophélia ! belle comme la neige !
Oui tu mourus, enfant, par un fleuve emporté !
C'est que les vents tombant des grand monts de Norwège
T'avaient parlé tout bas de l'âpre liberté ;
C'est qu'un souffle, tordant ta grande chevelure,
À ton esprit rêveur portait d'étranges bruits,
Que ton coeur écoutait le chant de la Nature
Dans les plaintes de l'arbre et les soupirs des nuits ;
C'est que la voix des mers folles, immense râle,
Brisait ton sein d'enfant, trop humain et trop doux ;
C'est qu'un matin d'avril, un beau cavalier pâle,
Un pauvre fou, s'assit muet à tes genoux !
Ciel ! Amour ! Liberté ! Quel rêve, ô pauvre Folle !
Tu te fondais à lui comme une neige au feu :
Tes grandes visions étranglaient ta parole
- Et l'Infini terrible éffara ton oeil bleu !
III
- Et le Poète dit qu'aux rayons des étoiles
Tu viens chercher, la nuit, les fleurs que tu cueillis ;
Et qu'il a vu sur l'eau, couchée en ses longs voiles,
La blanche Ophélia flotter, comme un grand lys.
Ophélia - Arthur Rimbaud (1854 - 1891)
Tableau Ophélie (1853)
Paul Delaroche (1797 - 1856)
Un groupe d'amis dans les rues de Paris - Lartigue - 1903
Les souvenirs, ce sont les chambres sans serrures.
Des chambres vides où l’on n’ose plus entrer,
Parce que de vieux parents jadis y moururent.
On vit dans la maison où sont ces chambres closes.
On sait qu’elles sont là comme à leur habitude,
Et c’est la chambre bleue, et c’est la chambre rose …
La maison se remplit ainsi de solitude,
Et l’on y continue à vivre en souriant …
Henry Bataille (1872 – 1922 )
Tableau Souvenir d'Odilon Redon (1840 – 1916)
Femme cuisinant sur un poêle à bois en fonte,
c. 1900.
Gélatine argentique.
©Editions du Croissant
Carte postale.
Le tour du monde dans un oeuf, Paris, vers 1900