Voici donc les longs jours, lumière, amour, délire ! Voici le printemps ! mars, avril au doux sourire, Mai fleuri, juin brûlant, tous les beaux mois amis ! Les peupliers, au bord des fleuves endormis, Se courbent mollement comme de grandes palmes ; L’oiseau palpite au fond des bois tièdes et calmes ; Il semble que tout rit, et que les arbres verts Sont joyeux d’être ensemble et se disent des vers. Le jour naît couronné d’une aube fraîche et tendre ; Le soir est plein d’amour ; la nuit, on croit entendre, A travers l’ombre immense et sous le ciel béni, Quelque chose d’heureux chanter dans l’infini.
Printemps de Victor HUGO (1802-1885)
Tableau "Amandier en fleurs" - 1890 Vincent Van Gogh (1853-1890)
Nymphes qui défendez les secrets de cet antre, Emprès vous un beau fruit, en sa jeune rondeur, Se gonfle et se durcît, chaud d'une rouge ardeur, Quand le feu de Cypris en dévore le centre.
En cet humide val oncques nul soleil n'entre. Un bois touffu l'enclost, à la grisante odeur. Minette, fais-moi voir des nymphes la splendeur, Que sur elles bandant mon nerf je me concentre !
Vous reçûtes, hymen, l'honneur de jolis noeuds On vit en cet endroit de grands corps caverneux Voici les sombres bords où croit la caroncule.
Quoi nymphes, vous pleurez ? Azur pur de souci, Vrai ciel ! Et d'un effort franchi le vestibule, Pan, le grand Pan, s'élance en un éclaboussis.
"Nymphes" - Henri Beauclair (1860-1919 et Gabriel Vicaire (1848-1900) publient, en mai 1885, une plaquette de pastiches poétiques intitulée "Les Déliquescences, poèmes décadents d'Adoré Floupette".
La Nymphée (The Nymphaeum) - 1878 William Bouguereau (1825– 1905)
"... Je suis la beauté, je suis la jeunesse, je suis la vie ; viens à moi, nous serons l'amour. (...) Notre existence coulera comme un rêve et ne sera qu'un baiser éternel."
Extrait "La morte amoureuse" - 1836 Théophile Gauthier (1811-1872)